La reproduction animale ne fut jamais un mystère pour les observateurs attentifs. En revanche, les modalités de la reproduction humaine furent longtemps sujet à controverse de la part des savants. L'une des théories les plus fameuses, les plus fumeuses, oeuvre sans doute de botanophiles amateurs de poireaux, reste celle du potager. Les garçons naîtraient dans les choux et les filles dans les roses. L'autre théorie, non moins fameuse, non moins fumeuse, avancée par quelques zoophiles au complexe d'Icare, fait appel aux cigognes. Celles-ci, un linge-nacelle noué autour du bac, transporteraient et livreraient des bébés, tous sexes confondus. L'idée est séduisante. Reste la plus ancienne et la plus controversée des théories : celle de l'Immaculée conception. Entre péché et bouton de rose. On comprend mieux pourquoi le docteur Freud s'imposa comme un libérateur des pulsions primitives, en énonçant un simple constat : "Ils ne pensent qu'à ça !". Car, désormais nous le savons, c'est officiel, les hommes se reproduisent comme les animaux. Le bébé est donc tout simplement le fruit de l'amour, des entrailles de la passion. Un acte intime à deux pôles : masculin et féminin. C'est le court-circuit - généralement précédé du légendaire "coup de foudre" qui transforme une paire d'amants vivant d'amour et d'eau fraîche en couple parental obsédé par les couches et les biberons. Une jouissance de quelques secondes peut changer le cours de deux vies et donner naissance à une troisième...
